campagna de sault 11140 aude

téléphone-fax de la mairie: 0468 203 766 (répondeur) permanence à la mairie le vendredi de 10 h. à 17 h.

téléphone des services techniques: 0468 207 615_________ cabine publique:0468 203 766

les hommes au village

accueil accès arts astronomie bibliographie champignons chasse conclusion climat élevage

église fiesta hippisme histoire ours pétanque randonnées ressources spéléologie veillée village

et ne manquez pas d'aller: voir le site de la mairie

les veillées

lien indispensable entre les hommes dans ce village, elles constituent la mémoire collective des faits passés. c'est une bibliographie humaine

ce qui suit est le fourre-tout de l'interview de deux anciens de campagna, 73/75 ans en ce 14 aout 2002.

ils sont donc nés vers 1927/1929: leurs propres souvenirs, ceux postérieurs à leur dixième année se situent vers 1937/39.

sinon, il s'agit de ce que leurs anciens avaient pu leur conter.

en vrac:

l'école comptait 28 élèves en 1940: un seul instituteur, renouvelé tous les deux ans, encadrait simultanément trois classes: cours élémentaire, préparatoire et moyen soient trois rangées perpendiculaires au tableau.

l'instituteur prenait pension chez une ancienne du pays. il bénéficiait d'un logement de fonction au dessus de la salle de classe.

le certificat d'étude était subi à axat.

les migrations familiales avaient lieu en bloc, souvent vers mirepoix, limoux:de préférence vers des emplois administratifs, ptt. quand les maris avaient découvert une vie plus facile durant leurs déplacements liés au fait de guerre, de la condition de prisonniers; il ne pouvait être question de rester sur cette terre ingrate au possible. chaque départ familial amputait d'autant, brutalement, les maigres effectifs de la commune.

les labours, sur les pentes difficiles de campagna s'effectuaient à l'aide des boeufs sauf en été où les bêtes étaient toutes en pacage sur les hauteurs.l'âne rentrait alors les fourrages . les descentes d'herbe se faisaient éventuellement à dos d'homme sur une centaine de mètres.

chaque foyer disposait d'environ 4 à 5 vaches, parfois dix et d'une cinquantaine de moutons. sur les pacages, les vaches étaient mélangées car nanties d'un collier en bois, gravé d'initiales, avec une clochette pour les retrouver lorsqu'elles se dispersaient.les moutons étaient parqués dans des enclos mobiles qu'ils engraissaient au fur et à mesure, améliorant la terre de leurs déjections; le berger était parmi eux avec son chien pour éviter qu'un renard ne vienne chaparder un agneau.

il n'y avait alors ni loup ni ours. le berger dormait sous un abri mobile constitué de grandes planches percées d'un trou aux deux tiers: elles étaient accolées par leur sommet en forme de cône triangulaire: pour le déménagement, le manche d'une houx était enfilé dans le trou et jeté sur l'épaule ( voir croquis); la partie arrière de l'abri était parfois garni de vieux sacs pour couper le vent.

tout le lait des bêtes était dévolu aux veaux ou aux agnelets: l'été, rien ne descendait au village.

le doryphore sévissait sur les pommes de terre; les poireaux n'étaient pas malades comme aujourd'hui.

le plus proche médecin était à aunat: il se déplaçait à campagna en vélo ou à pieds dans la neige! c'était le père siffre: pour les urgences comme une fois une appendicite, un traineau fut improvisé derrière un cheval pour aller en chirurgie à axat.

les gendarmes étaient à belcaire: il n'y avait pas besoin d'eux; ils vinrent deux fois: un jeune ne voulait pas rejoindre le service du travail obligatoire (sto) imposé par les occupants allemands: voulant s'enfuir par la fenètre, il y fut cueilli par les gendarmes. une autre fois, bien avant, en 1937, le maire requit les gendarmes à l'encontre d'un réfugié espagnol du franquisme qui espèrait trouver la paix à campagna.

la route du bas ne fut finie qu'en 1920: auparavant les liaisons avec la vallée ne pouvaient se faire de campagna qu'en passant par le chemin vauban vers fontanès puis usson: ce n'est que plus tard que la route du vallon de campagna fut réalisée:il n'existait qu'un petit chemin abrupte, scabreux, difficile même pour un âne, au fil du vallon.

il y avait deux bistrots et une épicerie; chacun faisait son pain, le grain était moulu à escouloubre, porté à dos d'âne: strictement sur rendez-vous!

ensuite il y eut trois épiceries ambulantes, comme de nos jours est livré le pain.

les premiers poteaux edf furent acheminés vers 1933 à l'aide de boeufs.

vers 1943, le maquis de picaussel s'installa sur les hauteurs de campagna, après l'incendie du village de l'estal.

les maquisards consommèrent un mouton et un veau: des moutons disparaissaient sans que ce soit l'oeuvre de vrais maquisards: une embuscade attrapa un de ces voyous: reconnu et étant père de famille, il ne fit pas l'objet de sanctions.

le temps, la météo quoi, a bien changé en une génération: on avait vu devoir creuser un passage dans une congère de glace pour acheminer les bêtes; les orages sont rares, parfois en juillet/aout: quelques bêtes furent atteintes

il y eut une recette de cuisine qui fit bien rire dans les veillées: trois dames se prirent à délirer à propos d'une omelette à l'aubergine: elles épluchaient celles-ci de concert, mais il en était une "qu'était un peu ratatinée": et qu'est-ce que j'peux en faire d'une toute ratatinée, vous imaginez les suites possibles, sauf que l'une d'elles trois avait en penditif un mini-enregistreur dont la cassette fit la joie du quartier!

on se souvient d'untel qui pour danser sur la piste, confiait son dentier à une personne assise: de peur de le perdre? qui sait!

c'est pas triste une veillée! et tellement mieux que la télé!

retour au sommaire